Plan eau : vers des « économies importantes » localement
Selon le cabinet du ministère de l’Agriculture, le plan eau se traduira par des « économies importantes » dans certains territoires, ce qui compenserait la hausse des surfaces irriguées dans d’autres zones.
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Comment se déclinera le plan eau pour le monde agricole ? C’est pour travailler sur cette question que se sont réunis, ce mardi 7 novembre 2023, les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique, les directeurs des agences de l’eau et les présidents des comités de bassin. Lancé en mars 2023, ce plan affiche l’ambition de réduire d’au moins 10 % les prélèvements d’eau d’ici à 2030 tous secteurs confondus.
Du côté de l'agriculture, le cabinet du ministre Marc Fesneau indique à l’issue de cette réunion de travail que certains territoires vont devoir faire des « économies importantes ». En parallèle, l’irrigation va se développer dans de nouvelles zones pour « maintenir une activité agricole ». Il évoque ainsi un « 0 % agricole » : les économies réalisées permettraient d’augmenter le nombre d’hectares irrigués.
La carte de France irrigante va changer
« Ce n’est pas de l’immobilisme, mais cela correspond à un effort important, insiste-t-on au cabinet du ministre de l’Agriculture. Les pratiques culturales vont devoir évoluer. La carte de la France irrigante, la carte des cultures et des ressources en eau, dans un contexte de changement climatique, vont être dynamiques. »
Pour l’heure, pas d’objectif chiffré territoire par territoire. Selon le cabinet de Sarah El Haïry, secrétaire d’État chargée de la Biodiversité, tous les comités de bassin auront adopté leurs stratégies avec une déclinaison de l’effort par catégorie d’usagers d’ici à la fin de 2023.
Pour diminuer les prélèvements, le cabinet de Marc Fesneau évoque la nécessité de la « sobriété à l’hectare », qui consiste à baisser la consommation à l’hectare. Sans détailler davantage, il cite deux ensembles de leviers : l’adaptation du matériel et l’évolution des pratiques culturales. Marc Fesneau a récemment annoncé la création d’un « fonds hydraulique », doté de 30 millions d’euros. Celui-ci viendra « en appui » des investissements nécessaires.
47 millions d’euros portés par les agriculteurs
Le plan eau apporte des moyens financiers supplémentaires aux agences de l’eau : 475 millions d’euros par an. Il est prévu que 10 % de cette somme soit portée par le monde agricole, ce qui est décrié par la FNSEA, répartie de cette façon :
- 37 millions d’euros liés à la hausse de la redevance pour pollution diffuse (RPD) sur les produits phyto ;
- 10 millions d’euros liés à la redevance irrigation. Le cabinet de Marc Fesneau précise que le ministre a alerté les agences de l’eau sur l’importance de cette charge pour les agriculteurs des bassins Adour-Garonne et Rhône-Méditerranée. Son objectif est que cette contribution, qui « normale, car il faut que l’agriculture prenne sa part », soit « le plus équitablement répartie » entre les acteurs et les agences pour qu’elle soit « économiquement supportable » pour les exploitants de ces zones.
Sur la question des retenues d’eau, le cabinet de Marc Fesneau est formel : les bassines qui ont été jugées illégales « seront vidées et démontées ». Dans le cas où les projets sont validés, « l’État s’assurera aussi que les décisions de justice seront respectées et les retenues seront mises en service », précise-t-il.
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